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LES LIMITESI. Limites législativesPour éviter des dérives dues à de mauvaises intentions de scientifiques, une législation est mise en place. Celle-ci prend place à différentes échelles et diffère selon les régions de globe, et même selon les pays. Le clonage thérapeutique demeure cependant un problème qui concerne davantage les sociétés occidentales car la méthode n’est pas au point et la recherche est très onéreuse. 1. Réglementations internationales Les Nations Unies ont adopté une déclaration quant à l’interdiction du clonage : l’ONU encourage vivement les pays à interdire toutes formes de clonage humain mais ne leur impose pas une convention précise : ainsi chaque pays est libre d’adopter la législation qu’il désire concernant le clonage reproductif et le clonage thérapeutique. L’Union Européenne pose elle, une législation plus stricte : ainsi, chaque pays membre se voit le droit de choisir si la recherche sur les embryons est autorisée ; mais ne peut cependant autoriser les recherches sur des embryons clonés. Ils doivent de plus fixer des règles précises délimitant la recherche (si autorisée) sur les embryons.
![]() Carte montrant les différentes législations sur le clonage thérapeutique en Europe
Ainsi, dans le monde, seulement vingt trois pays ont adopté une législation qui interdit explicitement le clonage reproductif, sept l’interdisent implicitement, trois temporairement et dix rédigent une convention allant dans ce même sens. De la même manière, certains pays décident d’autoriser ou d’interdire le clonage thérapeutique. b. L’interdiction de tout type de clonage et de la recherche sur les embryons sous certaines réserves ; l’exemple de la FranceParmi ceux qui l’interdisent, on retrouve par exemple la France qui interdit toutes formes de clonage, que ce soit à des fins thérapeutiques, industrielles ou même tout simplement de recherche. Texte de loi : Article 19 : « La conception in vitro* d'embryon ou la constitution par clonage d'embryon humain à des fins de recherche est interdite. Un embryon humain ne peut être ni conçu, ni constitué par clonage, ni utilisé, à des fins commerciale ou industrielles. Est également interdite toute constitution par clonage d'un embryon humain à des fins thérapeutiques.» La recherche sur les embryons est par ailleurs également interdite par l’article 19. Certaines dérogations demeurent néanmoins possibles, mais elles sont difficiles à obtenir. Le projet doit avoir pour but de trouver un traitement à une maladie qui est, au jour de la demande d’exception, incurable (c'est-à-dire, qui ne présente aucun traitement, même temporaire) ; ainsi ce projet doit présenter une solution qui incarnerait la seule alternative dans le cadre de la médecine. Il doit de plus employer des embryons surnuméraires ; c'est-à-dire des embryons légués par des couples ayant eu recours à une FIV (Fécondation In Vitro), donnant leur accord pour que des recherches sur le clonage soient effectuées et n’ayant plus aucun désir d’employer certains de ces-dits embryons pour enfanter. Enfin, il doit proposer un plan précis pour importer les lignées d’embryons, pour les conserver (car une lignée conservée sans être utilisée est immédiatement détruite) de même que présenter un protocole de recherche précis justifiant l’utilisation d’embryons. De la même manière, l’Espagne interdit avec l’article 20 du Chapitre VI de la Loi 35/1988 la création d’embryons, peu importe à quelles fins. De la même manière, la recherche sur les embryons est autorisée sous certaines conditions. On retrouve, en Europe, la Suisse, les Pays Bas, la Hongrie, la Grèce, le Danemark, la Finlande et la Slovénie, et, dans le monde, notamment le Canada, Hong Kong et l’Australie, qui eux aussi adoptent une telle législation. c. L’autorisation des recherches sur le clonage thérapeutique : l’exemple de la Grande BretagneLa Grande-Bretagne proscrit, elle aussi, le clonage reproductif en énonçant « qu’une personne qui place dans une femme un embryon qui a été créé autrement que par fécondation est coupable d’un délit. ». Sa législation concernant le clonage reproductif est cependant différente. Selon la loi, un embryon est considéré comme tel dès lors qu’il y a fécondation ; et il est jugé que le transfert nucléaire donne naissance à un embryon. Selon ce raisonnement, le clonage thérapeutique tombe sous la loi sur l’embryologie qui autorise création et recherche sur la ligne primitive. Cette loi, cependant, autorise recherche et création si et seulement si elles sont effectuées dans une optique des suivantes : * Développer: une cure à la stérilité, des moyens de contraceptions efficients et une technique pour dépister les anomalies chromosomiques et génétiques, * Trouver l’origine des maladies congénitales et des fausses couches, * Amplifier la compréhension du développement des embryons de même que la connaissance des maladies graves pour appliquer ses connaissances au traitement de maladies graves. Les embryons créés doivent impérativement être détruits une fois qu’ils ont atteints le stade de développement de 14 jours (car c’est à partir de ce stade que les cellules, d’abord souches, commencent à se spécialiser. On considère donc que l’embryon commence son « réel » développement en tant qu’être humain.) De législations similaires, on remarque par exemple les pays comme le Japon et la Chine. Ces pays ont en effet mis de grands moyens dans la recherche sur le clonage thérapeutique. Le potentiel que cette méthode offre leur permettrait peut-être de « dépasser » l’Europe hésitante, confrontée à de nombreux problèmes éthiques. d. Les situations spécialesBien que la plupart des pays aient appliqué une juridiction s’apparentant à celle de la Grande-Bretagne et de la France, certaines nations ont des règles plus complexes encore. Les Etats-Unis par exemple, s’opposent au clonage reproductif. Cependant, de manière générale, cette république fédérale laisse ses états décider pour le clonage thérapeutique. Ainsi, cinq interdisent expressément le clonage sous toutes ses formes, les autres ont seulement adopté des lois concernant le clonage reproductif. D’autre part, certains pays ont seulement mis en place des systèmes de réglementation provisoires. Par exemple, la Fédération de Russie, ainsi que deux autres pays, ontinstallé une législation provisoire interdisant tout type de clonage. Enfin, il existe de nombreux pays qui, ne se sentant pas concernés, ou encore, n’ayant pas atteint un développement suffisant à l’évocation d’un tel problème, n’ont tout simplement pas adopté de législation concernant le clonage ou la recherche sur les embryons. ð Ainsi, différents types de législations sont fixées afin d’éviter les abus. Ces lois évoluent cependant chaque jour, notamment grâce aux progrès scientifiques mais aussi grâce à la progression du débat éthique.
II. Limites éthiquesLe clonage entraîne beaucoup de questions dans son ensemble. Il est pour certains une avancée pour la science tandis qu’il est qualifié par d’autres d’ « eugénisme* » et d’ « atteinte à la dignité humaine ». Une telle maîtrise de la nature même de la vie et de notre espèce pourrait, bien entendu, entraîner des dérives dues à de mauvaises intentions mais le problème éthique posé va même au-delà de ce simple questionnement. Il amène à se demander quel droit l’Homme a-t’il sur son prochain ? De la même manière, les scientifiques devraient-ils être autorisés à modifier le patrimoine génétique humain pour des motivations, aussi valides soient elles, qui leur sont propres ? Jusqu’où avons-nous le droit d’aller sous prétexte d’ « améliorer nos conditions de vie » ? Tant de questions sans réponses, que nul n’ignore, mais sur lesquelles les participants au débat n’ont pas encore réussi à se mettre d’accord. Le clonage reproductif est considéré comme un cas extrême, puisqu’il force la critique : meurtre, immoral, il n’est considéré comme une bonne idée que par certains groupuscules, comme les raëliens (Raël est le créateur d’une secte ; la secte des raëliens qui prône le clonage comme être une technique essentielle à la « purification » de notre race. Raël est considéré comme le prophète puisqu’il dit avoir été contacté par les extraterrestres, desquels nous serions nous-mêmes les clones.). Créer une armée de clones, sélectionner les individus en fonction de certains critères prédéfinis, ressusciter un proche… toute la frénésie causée par l’éventuelle maîtrise de notre propre duplication semble infinie. Ainsi, des lois fixées empêchent la psychose d’être poussée trop loin, tentant de faire respecter la « dignité humaine » car selon la majorité de la population scientifique, cloner est un eugénisme. Le clonage thérapeutique, cependant, semble plus complexe, puisqu’il ne s’agit pas, contrairement à la croyance populaire à créer un individu en entier pour ensuite s’en servir de « réfrigérateur à organe » ou encore de source pour un tissu ou une cellule quelconque. ð D’après le sondage : bien que 38 % semblent savoir en quoi le clonage thérapeutique consiste, une partie majoritaire ne le sait pas (62 %). Ces individus sont également à prendre à compte dans l’étude de la discussion, toujours en cours, sur ce problème de société. On peut grossièrement diviser les participants au débat éthique sur le clonage thérapeutique en deux groupes : les contres et les pours. Il va s’agir d’étudier les arguments avancés par chacun, tout en gardant à l’esprit, que les lois mises en vigueur évoluent chaque jour vers un futur ouvert à cette méthode. a. Les arguments des antagonistesLe discours tenu par les adversaires du clonage thérapeutique se fait sur plusieurs plans. Ils prennent, bien entendu, en compte les bienfaits et les risques éventuels, auxquels ils ajoutent des questions, aussi bien d’ordre éthique que d’ordre philosophique. L’une des premières raisons avancées est le fait que maîtriser la méthode du clonage thérapeutique, c’est également maîtriser (à peu de chose près) la méthode du clonage reproductif. En effet ; le clonage constitue un réel « fantasme » depuis la nuit des temps : la possibilité de se recréer à l’identique. Néanmoins, jusqu’à aujourd’hui, l’opinion publique s’oppose toujours fermement à celui-ci et ouvrir une porte dans sa direction, bien qu’initialement dirigée vers la thérapie, représente un danger que l’on ne peut pas ignorer : le risque de l’assimilation du thérapeutique et du reproductif. ð D’après le sondage : 75% pensent que le clonage thérapeutique peut entraîner des dérives dues à de mauvaises intentions. Caricature du clonage reproductif De surcroît, le clonage embryonnaire introduit une conception utilitaire de l’embryon. Ainsi, jusqu’aujourd’hui il n’était en théorie qu’utilisé pour donner la vie. Se pose aussi par la suite la question suivante : à partir de quand un embryon est-il considéré comme tel ? Auparavant, on admettait qu’un ovocyte devenait embryon dès la fécondation. Le principe du clonage vient chambouler cette conception car on peut maintenant obtenir des cellules souches embryonnaires sans fécondation per se. La notion d’embryon reste donc encore à définir. De la même façon, le travail sur un embryon déclenche, tout comme l’avortement, un questionnement sur le début de la vie. On se demande donc, jusqu’à quand nous avons le droit de « jouer avec la vie » et à partir de quand un embryon est il considéré comme un individu. Ils renchérissent également que se lancer dans une vision de clonage c’est ignorer les méthodes actuelles connues (et maîtrisées) d’obtention de cellules souches : ils avancent par exemple les cellules souches adultes principalement trouvées dans la moelle osseuse (que l’on pourrait prélever chez les individus à traiter, sous réserve de leur consentement) ou encore les cellules souches d’embryons surnuméraires (uniquement si les parents, informés et éclairés, donnent leur accord). Un autre problème, surtout évoqué dans les pays comme la France est la provenance des ovocytes. Autoriser une recherche sur le clonage thérapeutique implique l’autorisation de l’utilisation d’ovocytes. Ceci soulève plusieurs problèmes éthiques, et notamment par rapport à l’anxiété de la société face au commerce du corps et du vivant et par conséquent ; au trafic. Au-delà de ça, est évoqué le caractère long et couteux de la méthode du clonage thérapeutique. Les bénéficiaires de la thérapie par transfert nucléaire seraient donc en nombre réduit ; et viendraient principalement de milieux aisés. On dénonce un aspect discriminatoire et une technique allant dans la direction d’une « médecine de riches ». b. La réponse des adhérents au clonage thérapeutiqueLes protagonistes du clonage thérapeutique ont effectivement un raisonnement qui consiste plus à une réponse au camp adverse. Ainsi ; leurs arguments de départ sont justifiés par les bienfaits théoriques vu précédemment et ils opposent donc des contre-arguments à la thèse soutenue par leurs « adversaires ». Tout d’abord, l’idée préconçue qui affirme que la différence entre clonage thérapeutique et clonage reproductif est minime puisqu’il s’agirait seulement d’implanter l’embryon cloné dans l’utérus d’une mère porteuse est simpliste. Henri ATLAN, scientifique et un des auteurs de l’ouvrage Le Clonage Humain, ajoute que tout traitement présente des risques (par exemple, la pénicilline* en trop grande dose peut tuer) et qu’il s’agit simplement de les doser. Livre argumentant pour le clonage A l’argument énonçant que l’on devrait exploiter des méthodes déjà connues telles l’exploitation de cellules souches adultes, ils rétorquent que les cellules souches adultes ont un potentiel moindre comparé à celui des cellules souches embryonnaires. Ils proposent également plusieurs solutions quant à une obtention légale d’ovocytes, comprenant un anonymat des donneuses et une prise en charge complète des frais afin d’éviter le trafic. De plus, ils pensent que la technique sera, comme tout, chère lors de son lancement mais sera finalement banalisée, et permettrait dès lors un traitement individualisé à tous. Ils n’apportent cependant aucunes réponses au débat lancé sur la considération de l’embryon ; et c’est en cela même que le débat est toujours d’actualité. c. L’avis des religionsL'avis des religions prend toute sa place dans un débat comme celui sur le clonage thérapeutique dans le sens où, bien qu'ayant diminué, son influence agit encore d'une manière non négligeable sur les populations. Encore une fois, on peut séparer les opinions en deux groupes : celles qui supportent le clonage thérapeutique et celles qui le condamnent formellement. 1. Les religions supportrices On retrouve en premier lieu le judaïsme. En effet, les juifs considèrent que le clonage thérapeutique ne peut qu’être positif. Ils y adhèrent pour tous les bienfaits que cela pourrait apporter. Par rapport au clonage reproductif, le judaïsme considère que cela pourrait, dans le cas de personnes stériles, aider à la propagation de leur religion (du « peuple élu »). Le bouddhisme est également une religion qui supporte tous types de clonage. En effet, cette religion, fermement opposé au malheur, prône tout ce qui peut causer le bonheur ou le plaisir. Le clonage thérapeutique, notamment, permettrait de soigner des maladies pour l’instant incurables. Ainsi, aucune douleur ne serait causée ; et le bouddhisme n’a donc aucune raison de s’y opposer. 2. Les religions contestatrices Parmi celles-ci, on retrouve comme grandes figures, le catholicisme et l’islam. Ces deux religions avancent comme principal argument que le corps est la propriété de Dieu, que seul lui a le droit de vie et de mort sur les hommes et qu’il n’appartient pas à l’humain de décider qui a le droit de vivre ; et comment. L’absence de père ou de mère, de même est dérangeante pour l’islam, car l’acceptation et la revendication de ses origines est un principe essentiel. Pour le catholicisme, le clonage revient à « une mort de Dieu » puisque son choix n’est plus celui privilégié et donc la « mort de l’homme » car l’homme est à présent choisi, pour au final faire de l’homme une élite. Cependant, aucun arguments réels ne sont avancés contre le clonage thérapeutique. III. Un pas vers les mathsDans le but d’analyser l’opinion de la population qui nous entoure, nous avons créé et distribuer un sondage. Nous l'avons distribué à 290 personnes de notre lycée. Les calculs qui suivent sont donc tous basés sur notre sondage. a. Analyse par probabilités conditionnellesD’après la formule des
probabilités conditionnelles, on a C'est-à-dire que la probabilité d’avoir
A quand on a B est égal On obtient donc :
è On observe que les réponses de notre sondage ne concordent pas avec les précédentes observations. A ce phénomène, on peut apporter plusieurs explications. En premier lieu, les religions ont une diminution de leur impact sur leurs adhérents depuis plusieurs décennies déjà. De plus, nous avons effectué notre sondage dans un seul et même endroit ; la population y est donc un minimum identique. Il est également à noter que même si un groupe (ou les représentants d’un groupe) adoptent une position sur un sujet aussi controversé que le clonage, tous les membres de ce groupe ne l’approuvent pas nécessairement. N’oublions pas, enfin, que notre sondage effectué sur 290 personnes, ne comporte pas assez de réponses pour être représentatif de la population des sociétés occidentales.
è On peut remarquer que les réponses de notre sondage peuvent être variables suivant le sexe de la personne interrogée. En effet, tous deux s’accordent pour qualifier le clonage à la fois de progrès et de dangers, néanmoins la crainte d’un danger découlant du clonage semble être plus présente dans l’esprit féminin que masculin. Globalement, les femmes favoriseraient plutôt des pratiques connues et classiques comme la greffe d’organes alors que les hommes vont être plus attraits à la nouveauté et à l’utilisation de nouvelles techniques comme le clonage thérapeutique. Encore une fois, il est important de rappeler que notre sondage effectué sur un panel de 290 personnes ne peut être considéré comme caractéristique de la population actuelle.
è Les réponses au sondage montrent que, contrairement aux croyances populaires disant que les jeunes sont plus ouverts aux nouvelles techniques et moins dubitatifs à la nouveauté, ceux qui craignent le plus le clonage thérapeutique sont ceux qui ont entre 15 et 20. En effet, 74,4% de ceux pensant que le clonage est un danger et immoral de même que 65,8% de ceux préférant recevoir une greffe de quelqu’un d’autre sont situés dans cette tranche d’âge. Ainsi, l’âge a-t-il un réel impact sur l’opinion sur une telle pratique ? C’est une question à laquelle nous ne pouvons malheureusement pas répondre, car n’oublions pas qu’un sondage effectué sur 290 personnes n’est pas représentatif de la population des pays occidentaux. b. D’après le produit en croix :
Grâce à ce tableau, nous pouvons remarquer que 90% des personnes que nous avons interrogées songent au clonage thérapeutique comme un progrès (tout en considérant que la moitié de ce pourcentage pense que c’est également un danger), indépendamment du fait qu’elles aient ou non quelqu’un atteint de maladie génétique dans leur famille.………………… Cependant, les personnes ayant quelqu’un atteint de maladie génétique dans leur famille sont deux fois plus enclins à préférer les greffes usuelles au greffes obtenues par clonage thérapeutique, tandis que les pourcentages chez les personnes n’ayant personne d’atteint de maladie génétique dans leur famille ne favorisent aucune des deux alternatives (11% pour les deux).
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